Enfants d'Espagne

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30.11.12

COMMENTAIRE SUR UNE DÉCLARATION DE MANUEL VALLS, MINISTRE DE LA POLICE À PROPOS DE NOTRE-DAME-DES-LANDES

L'image est calée à droite sans hasard.

Petit retour et commentaires sur une déclaration du ministre de la Police
le 19 novembre à St Nazaire, soit deux jours après la manifestation géante anti-aéroport à Notre-Dame-des-Landes

Le texte :
"Il n'y a pas de place pour la violence, pour la confusion, je ne confonds pas d'ailleurs ceux qui peuvent manifester au nom euh, euh d'une certaine idée de ce qu'est pour eux l'avenir de la société : euh un monde sans aréoport, euh sans exploitation euh, sans énergie euh nucléaire euh, certains le défendent ! Ce n'est pas notre conception. Il y a là euh une mouvance euh ... anarcho-autonomiste avec d'ailleurs beaucoup d'étrangers qui viennent, qu'on retrouve sur un certain nombre d'autres manifestations, toujours les mêmes ! Et donc là aussi euh, je le dis clairement euh l'État euh sera très déterminé. Et nous ne laisserons pas impressionner par des groupes qui n'ont rien à voir avec l'idée qu'on puisse se faire euh de la liberté de manifester et d'émettre une opinion"

Cette déclaration précède celle du vendredi 23 novembre où le même "garant de la sureté de l'État" parlait à propos de la résistance à Notre-Dame-des-Landes de "kyste", vocable également utilisé dans les années 30 par les antisémites pour désigner les juifs.

Commentaires :

Il n'y a pas de place pour la violence
Il est un principe simple à Notre-Dame-des-Landes : bâtir, non des constructions inhumaines, mais des ouvrages réellement fraternels et lorsque ceux-ci sont détruits par les ordres de ceux qui au nom du progrès sont toujours prêts à confisquer la terre des autres (mais ne céderaient jamais leurs propres biens), le principe reste simple : rebâtir. C'est ce qui est défendu








Les forces de ces ordres, suréquipées, surarmées (merci au contribuable), n'ont eu de cesse de se rendre sur le site de la ZAD (Zone à défendre) pour casser ce qui avait été construit, saccager des plantations, couper les arbres, démolir les maisons, gazer les opposants souvent à tirs tendus (photo ci-dessus), leur tirer dessus à coup de flash ball, balancer copieusement des grenades assourdissantes (qui selon la législation ne devraient être utilisées qu'en cas de danger ultime) à qui mieux mieux et faire un impressionnant nombre de blessés (cf courrier d'un médecin généraliste au Préfet et nombreux témoignages). "Je ne confonds pas d'ailleurs ceux qui, pour des convictions, s'opposent à ce type de projet, y compris dans la majorité, avec des casseurs", a-déclaré le 25 novembre notre ministre de la casse. Car la casse est bien son fait, sa spécialité affichée : la casse de ceux qui esquissent quelques pas pour montrer un avenir possible hors de la destruction du clan des "nous" en classe affaire, la casse du vieux mot "socialiste", la casse à hauts risques qui consiste à stimuler régulièrement les 6 421 773 électeurs de Marine Le Pen pour assurer les transitions tranquilles : de Sarkozy à Strauss Kahn et de Strauss Kahn à Hollande. Le beau peuple de Notre-Dame-des-Landes, lui, expérimente en réalité ; c'est la vie !

la confusion
Exemple de confusion entretenue : proposition samedi soir 24 novembre de bien tardive ouverture de dialogue qui "permettrait de mettre tous les dossiers sur la table" ponctuée par la porte parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, précisant qu’il ne s’agissait «aucunement de revenir sur le projet d’aéroport». C'est le "droit de manifester à condition que ça ne se voit pas" de Sarkozy-Hollande, le trop connu "cause toujours tant que ça ne gêne pas nos plans".

un monde sans aréoport
 Un arrêt aux porcs serait effectivement, dans ce cadre bien mieux venu qu'un aéroport.

sans exploitation euh, sans énergie euh nucléaire euh, certains le défendent !
Qui pourrait trouver à redire à un monde sans "exploitation" ?  Mais il est compréhensible que ça ne fasse pas l'affaire des exploiteurs de la classe affaire méprisant les autres vivants, alertés. Mépris très comparable à celui de Michel Debré, ministre de la défense, qui en 1971 parlait des paysans du Larzac comme vivant de façon "moyenâgeuse".

Ce n'est pas notre conception
Et le "nous" devint scie. Le revoilà cet étrange "nous" et son accusatrice désignation. Le "nous" des (n)antis moyen-âge sans doute. Quant à la conception, elle avance ou elle recule... comment veux-tu... comment veux-tu qu'elle immacule.

Il y a là euh une mouvance euh ... anarcho-autonomiste
Un petit stage chez Michèle Alliot-Marie, experte en vocabulaire à des fins terrorisantes (Ultra gauche, autonomes etc.) pour parfaire les connaissances en intox serait nécessaire. À moins qu'il ne s'agisse d'une mauvaise traduction de l'anglais ou d'une confusion (Il n'y a pas de place pour la confusion) de retour de Corse, on notera un meilleur entraînement au rayon bidonnade chez le premier ministre qui s'adressait ainsi le 27 novembre : "J'ai dit aux dirigeants du parti (EELV) qu'ils devaient choisir. Il est impensable qu'ils s'associent à des anarcho-autonomes qui font de la casse à chaque sommet international". Restons entre gens du même monde, au sommet n'est-ce pas, les "nous" de la classe affaire.
Si les gendarmes responsables de blessures graves ne risquent évidemment aucune condamnation, les dernières comparutions immédiates ont vu de façon scandaleuse des peines affligées à un agriculteur, un boulanger et un jardinier, soit le nec plus ultra du terrorisme international. Dans l'éditorial du 28 novembre de Témoignage Chrétien, Jérôme Anciberro écrit : "Quand un ministre de l’Intérieur socialiste évoque le spectre de « l’ultra-gauche » devant des cabanes perchées dans les arbres et quelques potagers collectifs, il est temps, sans doute, de se poser de sérieuses questions. " Il est certes grand temps.

avec d'ailleurs beaucoup d'étrangers  
Et revoilà nos pro-européens désireux de décupler le transit international, qui fustigent les étrangers. La vieille ficelle employée aussi bien par Laval, le plombier Marcellin ou l'ex empereur Napoleon IV et son ultra Alliot-Marie, a tout de même des allures usées. Notre premier policier, si méfiant des étrangers, né à Barcelone, l'était lui-même avant d'avoir 20 ans en 1982, année de sa naturalisation. "Les étrangers sont juste les amis que vous ne connaissez pas encore" disait Margaret Lee Runbeck. L'ex-étranger ministre d'un président au nom de nation étrangère ignore tout de la fraternité et de l'affection, mots absents de son dictionnaire. Un stage à l'étranger lui ferait tous les biens.

toujours les mêmes !
Vinci, Bouygues, Eiffage, PS, UMP etc. en effet toujours les mêmes...

Et donc là aussi euh, je le dis clairement euh l'État euh sera très déterminé. Et nous ne laisserons pas impressionner par des groupes qui n'ont rien à voir avec l'idée qu'on puisse se faire euh de la liberté de manifester et d'émettre une opinion"
Et donc là aussi, disons le clairement, nous connaissons la détermination de l'État à essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Nous ne nous laisserons pas impressionner par des groupes comme Vinci  qui n'ont rien à voir avec l'idée qu'on peut se faire de la liberté de créer.

Photo 2 : détail d'une image de Fabrice Elsner (20 minutes) Notre-Dame-des-Landes le 23 novembre 2012

Merci à Céline X


2 commentaires:

jjbirge a dit…

Discours paranoïaque à analyser encore plus intimement ;-)

Plomberie Laval a dit…

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