Enfants d'Espagne

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26.3.09

NEXT : JOURNAL DE PRINTEMPS (6)
25 mars : Tremblay-en France –
Festival Banlieues Bleues


Jour par jour, le Glob de nato publie le journal de tournée de printemps du groupe Next de François Corneloup (avec Dominique Pifarély, Dean Magraw, Chico Huff et JT Bates). La capitale est encerclée par une bonne bande : après le sud de Sons d'Hiver, c'était au tour du nord de Banlieues Bleues.

Texte et photo François Corneloup (sauf groupe : B. Zon)





Jour 6 – 25/03/09 : Tremblay-en France – Festival Banlieues Bleues

Reprise du championnat. Après cette pose studieuse de 3 jours, nous remontons sur scène pour en découdre avec nous même. D’entrée de jeu, Dean Magraw annonce la couleur et porte l’orchestre à un degré d’incandescence rarement atteint si promptement. Son jeu n’a pourtant rien d’agressif et ce n’est pas la force qui prédomine dans le formidable solo qu’il nous donne. Le geste est relâché, accompli dans toute son amplitude avec une majestueuse sérénité. Il y a quelque chose de félin dans cette puissance développée sans perdre la souplesse. Dean à ce don de laisser parler la guitare. La main droite ne contrôle pas, elle impulse. Une manière d’attaquer la corde avec précision et profondeur en même temps. La guitare électrique est l’art complexe de transformer le courant alternatif en son, mais avec cet instrument, il n’est pas seulement question de réglages, de filtres et de transistors. Le toucher de l’artiste reste à l’origine du son de manière primordiale. Il faut avoir cette capacité à prolonger l’expression la plus sensible dans un dispositif purement technologique. Jimi Hendrix avait probablement une approche finalement très acoustique de l’instrument, prenant à chaque note jouée le système en compte dans sa totalité, du médiator… Jusqu’à l’ampli. Comme lui, Dean joue une « Stratocaster » blanche…
Mais ce soir, nous avons aussi inauguré un nouveau morceau travaillé en répétition. La pudeur domine encore dans cette mise à jour. Le morceau ne donne pas encore tout son jus. L’état mental de la concentration dans la répétition n’est pas le même que dans la situation particulière du concert. On n’en prend d’ailleurs réellement la mesure qu’au moment même où on le fait. Le transfert d’une pratique de l’intime à la révélation n’est pas toujours si simple. Dans une dernière accolade d’encouragement, nous nous ébrouons et sautant vaillamment dans la lumière. Nos maladresses ne sont que l’expression de notre volonté. Tant pis pour l’élégance ! il faut en passer par là. L’essentiel est de ne pas gâcher la magistrale entrée en matière de Dean. Malgré donc ces maladresses de fraicheur, nous n’avons pas perdu le fil du concert. Il y a de la fierté dans cet orchestre… et une grande humilité devant l’ouvrage.


Next is now : La tournée de Next

Rubrique Next in Glob

Blog de Dominique Pifarély

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'y étais et ça faisait vraiment du bien. Merci à tous les musiciens de Next.